La vérité sur les voitures électriques & la pollution
Pour atténuer les effets sans précédent de la crise climatique, les pays occidentaux présentent la décarbonation comme une solution clé. La décarbonisation fait référence au processus de réduction de la quantité de dioxyde de carbone nocif (également appelé émissions de CO2) que nous rejetons dans l'atmosphère.
Nous allons nous concentrer ici sur le rôle que les véhicules électriques peuvent jouer dans la limitation de l'empreinte carbone. Nous en profiterons pour debunker certains mythes nuisibles, comme l'idée que les véhicules électriques polluent plus que les moteurs à combustion standard.
La pollution de l'air : un enjeu de santé publique
L'activité humaine a un impact direct sur la qualité de l'air Pour limiter les effets des polluants sur la santé et l'environnement, le droit Européen fixe des valeurs à ne pas dépasser et contraint certains déplacements pendant les pics de pollution (généralement dans la période hivernale).
En France, le laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air coordonne avec ses antennes régionales le dispositif technique de surveillance. En temps réel, ils informent de la qualité de l'air sous forme d'indice de couleurs de 1 à 10.
Source : OCDE
Malgré une amélioration de la qualité de l'air ces vingt dernières années, il y a encore beaucoup d'efforts à faire. L'Agence européenne pour l’environnement (AEE) a démontré dans une étude de 2022 que 10 % des cas de cancer en Europe étaient attribuables à la pollution atmosphérique.
En milieu urbain, le transport par la route est une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre. Les véhicules émettent des polluants de toute sorte, comme l'oxyde d'azote (NOx) et les fameuses particules fines (PM10 et PM2.5).
L'AEE estime que la moitié de la population européenne est exposée à des taux de particules fines au-dessus des normes recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Source : commission européenne
Le transport représente en Europe la quart des émissions à effet de serre. Contrairement aux autres secteurs qui ont connu des baisses continues depuis 2007, le transport ne suit pas la même décrue.
Réalité: les VE permettent de réduire les émissions dans les transports
Il y a beaucoup de désinformation sur la pollution causée par les voitures électriques. L'un des arguments les plus courants contre les véhicules électriques est que leur production entraîne des émissions plus élevées que la fabrication de voitures thermiques.
La production de batteries de voitures électriques est certes énergivore. L'extraction et le raffinage du lithium et du cobalt dont elle est composée nécessitent l'utilisation intensive de produits chimiques ayant un impact environnemental.
Mais la technologie évolue vite et de nombreuses entreprises du secteur se penchent sur le sujet pour déployer au plus vite des solutions pour réduire l'impact de la production de batteries de VE.
Une fois cette phase de fabrication passée, le véhicule électrique est bien moins polluant sur toute la durée de son cycle de vie. Selon une étude T&E, le VE émet 77% moins de CO2 sur toute sa durée de vie que son équivalent thermique.
De plus, contrairement aux véhicules thermiques, les véhicules électriques n'émettent pas d'oxydes d’azote, ni de dioxyde de carbone en roulant.
Une autre critique est que les batteries rendent les véhicules électriques très lourdes et, par conséquent, plus susceptibles de générer des particules nocives dans l'air. Une étude de l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a effectivement montré que les véhicules électriques émettaient par l'abrasion des pneus sur la chaussée un nombre important de particules fines.
Là encore il faut nuancer, car les particules émises sont en partie dues aux revêtements routiers (notamment l'asphalte) qui peuvent rester en suspension dans l'atmosphère et causer des problèmes de santé.
la vérité est que la plupart des petites particules qui pénètrent dans les poumons et la circulation sanguine - et causent des complications pour les humains - proviennent essentiellement des moteurs à combustion.
Fait : les véhicules électriques émettent 77% de CO2 en moins sur l'ensemble de leur cycle de vie
De nombreuses études ont tenté de découvrir si les véhicules électriques sont aussi nocifs pour l'environnement que les voitures thermiques. Le site d'information britannique Carbon Brief a comparé par exemple le cycle de vie d'une Nissan Leaf 2019 ayant parcouru 150 000 km avec une voiture thermique comparable.
Les résultats parlent d'eux-mêmes ; les véhicules électriques polluent en moyenne deux fois moins que la moyenne des voitures thermiques, principalement dû à l'absence de pollutions provenant du pot d'échappement (tailpipe).
La France France fait partie - avec la Norvège - des pays où la Nissan Leaf pollue le moins car l'énergie utilisée pour recharger les batteries provient du nucléaire, qui émet très peu de gaz à effet de serre.
Plus les énergies renouvelables sont intégrées au mix énergétique et moins les VE polluent sur l'ensemble de leur cycle de vie.
Source: Carbon Brief
Le site scientifique a poussé l'explication plus loin en montrant que, si la production d'un VE génère un pic évident d'émissions, la tendance s'inverse vers la fin de la troisième année d'utilisation par rapport à une voiture thermique.
Source: Carbon Brief.
Réalité : Le recyclage peut équilibrer les émissions nécessaires à la production des véhicules électriques
Le recyclage des matériaux à la fin du cycle de vie d'un véhicule est un moyen supplémentaire de réduire les émissions des véhicules électriques.
La legislation européenne prévoit un taux de recyclage d'au moins 50% de la masse totale de la batterie lithium ion.
Fait : les batteries de VE sont recyclées jusqu'à 90 %
Les constructeurs automobiles cherchent des moyens de recycler et de réutiliser les batteries des VE bien au-delà des taux réglementaires imposés par l'Europe. La plupart d'entre eux sont en capacité de recycler entre 70 % et 90 % de la batterie, selon la technologie de batterie.
Réalité : les véhicules électriques réduisent la pollution de l’air
Un air sain et respirable semble un acquis pour beaucoup de nos compatriotes. Mais dans les grandes agglomérations, la mauvaise qualité de l'air est une triste - et récurrente - réalité.
Conduire un véhicule électrique évite de rejeter du CO2 nocif dans l'atmosphère comme le font les véhicules thermiques. C'est l'une des raisons qui ont poussé e gouvernement a mettre en place les vignettes Crit'air, limitant la circulation des véhicules les plus anciens et les plus polluants dans les grandes villes.
Moins de véhicules émetteurs de CO2 sur la route signifient une meilleure qualité de l'air et une expérience citadine plus agréable pour tous.
Fait : 23 % des gaz à effet de serre (GES) en Europe proviennent du secteur des transports
Le transport est un domaine où les consommateurs ont un pouvoir de décision qui a un impact direct sur le niveau d'émissions de C02 et de la pollution de l'air. L'objectif de ce point de vue est d'utiliser plusieurs leviers à la fois :
- utilisation des mobilités douces
- augmentation du ratio d'énergies renouvelables dans le mix énergétique
- privilégier le train plutôt que l'avion sur les trajets courts
La pollution sonore : un mal sous-estimé
Fait : plus de 100 millions d'européens sont affectés par la pollution sonore
La pollution de l'air n'est pas la seule qui provoque des effets négatifs sur la santé humaine. La pollution sonore (au-delà de 55 decibels) peut également engendrer des problèmes cardio-vasculaires, de sommeil ou des troubles cognitifs. Le traffic routier est la source principale de pollution sonore en Europe, touchant plus de 20 % de la population, soit 100 millions de personnes sur le continent, en ville comme à la campagne.
En France, les nuisances sonores se sont transformées en problème de santé publique après la parution d'un rapport du Conseil national du bruit et l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui a mis en lumière le coût social du bruit, élevé dans l'hexagone à 155,7 milliards d'€ (supérieur au coût de la pollution atmosphérique et au coût du tabac !).
Réalité : les véhicules électriques réduisent la pollution sonore
Certes, les véhicules électriques font un certain bruit lorsque les roues frottent la chaussée, mais ils sont très silencieux par rapport aux voitures thermiques dont les moteurs vrombissent ou pétaradent !
Plus tôt nos villes seront principalement équipées de véhicules électriques, plus tôt les zones urbaines retrouveront des niveaux sonores acceptables pour tous.
L'équation énergétique à résoudre
Fait : Les énergies renouvelables ne sont pas disponibles 24h/7j
Bien que les énergies renouvelables soient un excellent investissement pour le futur de notre planète, il convient de noter que l'énergie solaire comme éolienne dépendent des conditions météorologiques. Elles sont donc quelque peu volatiles.
Réalité : les véhicules électriques font partie de la solution pour résoudre la crise climatique
Les véhicules électriques joueront à l'avenir un rôle prépondérant dans la stabilisation du réseau grâce à la technologie de Vehicle-to-grid.
Dans un premier temps, la recharge intelligente permet de trouver le moment optimal pour recharger lorsque la demande sur le réseau est plus faible. La technologie V2G, quant à elle, transforme les voitures électriques en batteries sur roues en permettant de réinjecter l'énergie stockée dans les batteries vers le réseau.
Des changements positifs à venir
Ce que les études nous apprennent, c'est que l'augmentation du nombre de véhicules électriques est une bonne chose pour le continent européen.
De plus, avec l'augmentation des prix de l'essence et la baisse du prix d'achat des VE, il est fort à parier que l'adoption de la mobilité électrique accélèrera encore dans les prochaines années. Il est estimé qu'un véhicule neuf vendu sur cinq sera électrique d'ici 2025.
Pour démystifier la mobilité électrique
Pas facile de s'y retrouver sur le internet avec tout ce qui circule sur les voitures électriques.
Retrouvez notre série "info ou intox" pour apporter un autre éclairage sur la mobilité décarbonée et les idées fausses les plus répandues qui l'entoure.
Continuez à lire:
- Info ou intox #1 : "Les véhicules électriques vont-ils crasher le réseau ?"
- Info ou intox #2 : "Info ou intox : faut-il craindre le manque d'autonomie des VE ?"
- Info ou intox #3 : "Info ou intox : les voitures électriques ne sont pas écologiques"
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