Info ou intox : les voitures électriques ne sont pas écologiques
Les voitures électriques sont-elles vraiment meilleures pour l'environnement que les voitures essence ou diesel ? Leurs détracteurs affirment que la production d'un véhicule électrique (VE) génère une pollution qui les rend tout aussi mauvais pour l’environnement.
Les effets du réchauffement climatique plus graves et plus rapides qu'estimés auparavant
En 2001, le troisième rapport du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) des Nations Unies prévoyait qu'au cours des 100 prochaines années, nous verrions des températures maximales plus élevées, davantage de vagues de chaleur, une augmentation du risque d'incendies de forêt et à une dégradation substantielle de la qualité de l'air.
Un peu plus de 20 ans plus tard, les experts annoncent que le seuil de 1,5 °C sera sans doute dépassé dès la prochaine décennie. Les conséquences rien qu'en France sont déjà immenses. Il faut s'attendre à des vagues de chaleur toujours plus mortelles, des ressources en eau insuffisantes qui créeront des tensions toujours plus grandes, des risques de submersion marine sur les zones côtières à cause du niveau moyen global des mers en augmentation.
En Amérique du Nord, les dômes de chaleur, les incendies qui brûlent des millions d'acres de terre chaque année et les pénuries en eau qui sont déjà subis font présager du pire.
Tous ces événements ont une cause en commun : ils ont été alimentés par le changement climatique. La prise de conscience mondiale de la catastrophe à venir oblige tous les gouvernements à prendre des actions immédiates pour tenter d'éviter le pire des scenarios.
la transition climatique passe par la mobilité électrique
L'une des principales raisons pour lesquelles les voitures électriques ont été (ré)introduites est la préoccupation concernant les émissions de gaz à effet de serre et leur contribution au changement climatique. Les préconisations du Giec sont unanimes sur ce point : "Les véhicules électriques offrent le plus grand potentiel de décarbonisation pour le transport terrestre. »
L'absence de pot d’échappement et donc de gaz à effet de serre provenant des voitures électriques les rend plus vertueuses en comparaison avec les modèles à moteur thermique.
Mais qu'en est-il de l'énergie utilisée pour produire une voiture électrique ? Peut-elle toujours être considérée comme moins polluante qu'une voiture à essence si sa production est "sale" ?
Pourquoi parle-t-on de "voiture écologique" ou de "mobilité verte" ?
Fait : les voitures électriques produisent presque 3 fois moins d'émissions de CO2 que les véhicules à carburant fossile
En moyenne, une voiture électrique émet presque trois fois moins de CO2 qu'une voiture essence ou diesel similaire si l'on compare les émissions sur l'ensemble du cycle de vie du véhicule.Dans le pire des cas, une voiture électrique avec une batterie produite en Chine et conduite en Pologne émet toujours 22 % de CO2 en moins que le diesel et 28 % de moins que l'essence.
Dans le meilleur des cas, une voiture électrique équipée d'une batterie produite en Suède et conduite en Suède émet 80 % moins de CO2 que le diesel et 81 % moins que l'essence.
Fait : une voiture très lourde voit les effets bénéfiques de l'électrique s'atténuer
Selon l'Ademe, il est important de préciser que bien qu'un véhicule électrique produisent 3 fois moins de CO2, les bénéfices disparaissent progressivement plus le véhicule est lourd (modèles types SUV, 4x4, etc.)
Dans ce domaine, plus le véhicule est léger, plus intéressant son intérêt environnemental sera garanti.
Réduction des émissions dans tous les scénarios
L'impact écologique d'un véhicule électrique dépend aussi fortement de la source d’approvisionnement électrique, c'est-à-dire la manière dont l'électricité est générée dans une région donnée. Si l'électricité provient d'énergie non fossile, telle que l'énergie solaire ou éolienne, le véhicule devient quasiment neutre en émissions.
Heureusement, la France a lancé un grand chantier de construction de fermes éoliennes et solaires, en mer et sur terre pour arriver à un objectif de 33 % d'énergie renouvelable d'ici 2030 (contre 17 % en 2019). Il est possible désormais de choisir un réseau de recharge qui garantisse de l'électricité renouvelable.
De plus, l'amélioration continue des techniques de production d'énergie et des technologies avancées de construction de batterie entraînera une moindre dépendance à l'égard des matières premières critiques telles que le cuivre et l'aluminium, qui sont utilisées dans la production de batteries au lithium. Cela signifie que les voitures électriques deviendront encore plus vertes à mesure que les moyens de les produire et de les alimenter seront plus économes en métaux rares et plus indépendant des sources d'énergie fossiles.
Grâce au réseau énergétique de l'UE qui développe les EnR. la situation continue de s'améliorer : les voitures électriques réduiront par quatre les émissions de CO2 d'ici 2030.
L'empreinte carbone du transport des énergies fossiles
Un élément qui est souvent négligé lorsqu'il s'agit de calculer les émissions de CO2, c'est le coût lié à l'acheminement des combustibles fossiles du forage à la pompe à essence. Cela implique de forer de façon très profonde pour trouver des puits de pétrole, de transporter l'or noir vers le lieu du raffinage, puis de prendre en charge la logistique du transport des carburants vers les grossistes et enfin les vendeurs au détail.
L'empreinte carbone du pompage du pétrole, du raffinage et du transport des combustibles fossiles peut varier d'environ 0,4. kilogrammes par litre à 0,8 kilogramme par litre. Cet équivalent CO2 comprend non seulement le CO2 mais aussi d'autres gaz à effet de serre comme le méthane.
Les faits : les véhicules électriques n'engendrent pas de pollution de l'air
Les véhicules électriques n'ont pas de pot d'échappement et ne produisent donc pas de pollution de l'air. Le passage d'une voiture thermique à une voiture électrique élimine donc toutes ces émissions directes. Il s'agit d'un avantage considérable pour la qualité de notre air, en particulier dans les grandes villes métropolitaines, comme Paris, Lyon ou Marseille.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, la pollution de l'air extérieur cause 4,2 millions de décès prématurés chaque année. Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement français à mis au point des ZFE (zones a faibles émissions) qui sera étendu à 43 agglomérations françaises (villes de 150 000 habitants) en 2025. Les ZFE bannissent la circulation des véhicules les plus polluants, basé sur un système de critères (vignettes Crit'air) allant de 1 à 5. Les Crit'air 5 étant les plus polluants.
Les faits : le problème de la fabrication et du recyclage des batteries
S'il est indéniable que les véhicules électriques émettent moins de CO2 lors de leur utilisation, il est vrai que le processus de production d'un véhicule électrique moyen entraîne 15 % d'émissions en plus que la production d'une voiture à essence.
La batterie au lithium pose particulièrement problème : les métaux rares qui la compose sont extraits dans des pays souvent peu regardants sur les normes environnementales et qui utilisent des sources d'énergie carbonée pour la produire. La solution reste le recyclage, et selon le gouvernement « 80 % des composants des batteries lithium sont déjà recyclables ». En pratique, la filière est très peu développée. Pourquoi ? Le recyclage des batteries reste à l'heure actuelle économiquement peu intéressant. Mais avec la montée en puissance des VE, l'utilisation de matériaux recyclés devrait se généraliser.
Qu'en est-il des tensions que peuvent faire peser les voitures propres sur le système électrique ?
Avec le nombre croissant de véhicules électriques sur la route, cela soulève des questions sur les effets de ces voitures sur le réseau électrique.
Selon une étude McKinsey, la croissance projetée de la mobilité électrique n'entraînera pas d'augmentations substantielles de la demande totale d'électricité du réseau électrique dans un avenir proche. Cela signifie qu'il n'y a pas besoin de nouvelles capacités de production d'électricité pour le moment.
Si augmenter la production d'énergie électrique n'est pas nécessaire dans l'immédiat, la courbe de consommation électrique va être remodelée avec toutes les charges effectuées en soirée et la nuit.
Un moyen simple d'atténuer les tensions sur le système consiste à charger les véhicules électriques lorsque la consommation d'énergie est faible et la production élevée, en s'appuyant sur les EnR (= grand soleil et vent fort ).
L'utilisation de solutions de gestion intelligente de l'énergie peut en plus permettre de contrôler la quantité d'énergie délivrée. La recharge intelligente permet aux propriétaires de bornes de surveiller, gérer et restreindre l'utilisation de leurs appareils à distance pour optimiser la consommation d'énergie.
A terme, la recharge bidirectionnelle (ou V2G) viendra aussi soulager le réseau pour stocker l'énergie dans les batteries des voitures électriques. Le véhicule pourra renvoyer l'électricité vers le réseau en se connectant à des bornes préconfigurées connectées au réseau.
Ce rôle central que seront amenées les voitures électriques à jouer les rendra vertueuses pour l'environnement.
Plus de mythes sur les véhicules électriques
Revisitez les mythes autour de la voiture électrique. Nous vous aidons à y parvenir en compilant les dernières informations par thématiques :
- Info ou intox #1 : "Les véhicules électriques vont-ils crasher le réseau ?"
- Info ou intox #2 : "La vérité sur les voitures électriques et la pollution"
- Info ou intox #3 : "Faut-il craindre le manque d'autonomie des VE ?
Si vous souhaitez en savoir plus sur les véhicules électriques et la recharge des véhicules électriques, consultez le guide complet ci-dessous.
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