Info ou intox: l'électrique bientôt remplacé par une autre techno ?
Le transport routier est montré du doigt pour son impact négatif sur le climat (responsable de 15 % des émissions de CO2 selon l'Agence européenne pour l'environnement (EEA)).
À quelques exceptions près, à partir de 2035, seules les voitures particulières et utilitaires neuves 100 % électriques seront autorisées à la vente sur le marché européen.
Résultat : les ventes de véhicules 100 % électriques (VE) s'envolent en France. De 2 % de part de marché en 2019, elles bondissent à 7 % en 2020, 10 % en 2021 et 13 % en 2022.
Mais des voix s'élèvent aujourd'hui pour questionner la pertinence de la technologie électrique sur le long terme. Alors, existe-il d'autres technologies qui pourraient venir détrôner l'électrique dans les prochaines décennies (et freineraient son essor) ? Regardons de plus près.
Réduction des émissions dans le transport : y'a t'il une autre voie que l'électrique ?
Il est naturel que l'on veuille s'assurer de ne pas passer à coté d'une technologie qui répondrait à tous les besoins. Après tout, la voiture électrique est encore chère à construire, ses matériaux précieux utiles à la confection de la batterie difficiles à trouver et dans des quantités limitées. Et la recharge, même rapide met toujours plus de temps que faire un plein d'essence.
L'Avere (association pour le développement de la mobilité électrique) et l'Union française de l'électricité (UFE) ont récemment mené une enquête technico-économique et environnementale sur les différentes énergies alternatives pour mesurer leur potentiel.
Elles se sont posé la question de savoir quelles seraient les énergies alternatives qui pourraient répondre aux besoins de la mobilité, en remplacement des carburants classiques (les carburants fossiles) :
- électricité
- biocarburants : carburant produit à partir de matériaux organiques provenant de la biomasse.
- hydrogène : sous forme de pile à combustible l'hydrogène est utilisé comme combustible réducteur.
- e-carburants : carburants de synthèse fabriqués en utilisant de l'électricité décarbonée,
Les résultats de cette recherche indiquent que les véhicules électriques sont la technologie la plus avancée pour répondre aux enjeux du transport routier de demain.
En effet, ils répondent à quatre impératifs :- réduction des émissions de gaz à effet de serre
- coût total de possession (TCO) maitrisé
- baisse de la pollution de l'air
- disponibilité de l'énergie.
Les promesses de la voiture à hydrogène
La voiture à hydrogène - qui a semblé pendant un temps avoir la faveur des gouvernants et des constructeurs - est une machine de haute technologie dont le but consiste à enlever les électrons d'atomes d’hydrogène pour les mélanger ensuite à de l’oxygène. Les électrons alimentent alors le moteur électrique de la pile à combustible du véhicule.
Les avantages de la voiture à hydrogène incluent :
- un temps de ravitaillement beaucoup plus rapide que pour recharger une voiture électrique
- pas besoin d'un réseau énergétique pour alimenter des batteries
- les émissions consistent en quelques petites quantités d’eau.
Mais ses inconvénients rendent cette technologie difficilement scalable :
- Le groupe motopropulseur à pile à combustible de la voiture à hydrogène est très complexe et coûteux
- les stations de ravitaillement en hydrogène sont peu nombreuses et une fois encore très couteuses
Actuellement, les ventes de véhicules à pile à combustible, comme la Toyota Mirai et le Hyundai Nexo, sont très limitées. Seule la Californie possède actuellement suffisamment de stations de ravitaillement en hydrogène pour rendre les véhicules à pile à combustible utilisables.
La technologie électrique plus mature que les autres ?
Les gouvernements et les industries du monde entier ont investi massivement dans le développement et l'adoption de véhicules électriques pour lutter contre le changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les véhicules électriques (VE) ont franchi des étapes importantes ces dernières années, avec des améliorations dans les capacités des batteries, une meilleure autonomie, l'infrastructure de charge qui a dépassé 100 000 bornes sur le territoire français et un élargissement de la gamme des voitures proposées à la vente.
Un véhicule thermique a plus de 2 000 pièces mobiles dans le moteur, la transmission et le motopropulseur alors qu'un véhicule électrique peut en avoir moins de 30. Cela signifie que le VE est moins cher à entretenir au fil du temps.
Avec plus de 1,2 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables déjà en circulation, la France est déjà bien lancée dans l'électrification de son parc.
Pourtant, des doutes subsistent, ...à cause des batteries
Les batteries sont la partie la plus importante du véhicule électrique (la plus lourde, la plus complexe à fabriquer, la plus chère, ...etc.).
Dans ce domaine, d'énormes progrès ont été faits afin d'améliorer la densité d'énergie qu'elle contient, la vitesse de charge ou la durée de vie (batteries à semi-conducteurs ou au lithium-soufre)
Le prix des batteries baisse d'environ 20% chaque année.
Les biocarburants pour réduire les émissions en attendant que le parc mondial de véhicules soit complètement électrique
Passer le parc mondial de véhicules à l'électrique est une tâche herculéenne qui prendra des décennies. Avant d'arriver à cet objectif - et parce que l'urgence climatique est immense - des chercheurs étudient la possibilité d'utiliser des biocarburants dans les moteurs à combustion, permettant de réduire les émissions de carbone. Mais ceci n'est pas une alternative aux véhicules électriques, qui continuent d'être la solution la moins émettrice.
Passer d'une dépendance au pétrole, à une dépendance à l'électricité, est-ce vraiment la bonne idée ?
On attend tout et son contraire au sujet de la demande en électricité qui explosera avec la généralisation des véhicules électriques. Pourtant, RTE se veut rassurant sur ce point.
Lorsque le parc automobile européen aura basculé dans le tout électrique, la demande sera nettement supérieure, mais elle pourra être lissée tout au long de la journée. Pour les personnes possédant leur propre place de parking à la maison, ils pourront faire une recharge nocturne, là où les besoins en électricité sont les plus faibles.
L'électricité bas carbone
Pour réduire encore les émissions, l'énergie utilisée doit être vraiment verte. Pour cela, les énergies renouvelables doivent encore se développer en France. L'objectif annoncé est de 33 % en 2030 (contre 19 % actuellement).
Toutes les technologies émergentes soient prometteuses, mais la révolution électrique en marche est toujours la meilleure réponse pour réduire les émissions de CO2 et tourner le dos au pétrole dans le secteur de l'automobile.
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