Virta parmi les licornes de la mobilité qui débattent de la politique de transports de l'UE
Le 3 avril dernier, 18 licornes et scale-ups européennes dans le domaine de la mobilité ont remis un projet d'"appel à l'action" à la commissaire européenne aux transports, Adina Válean, à Bruxelles. Elias Pöyry, cofondateur de Virta, a co-présenté le projet.
L'appel à l'action rédigé souligne l'importance d'une politique des transports axée sur l'innovation commerciale et propose la mise en place d'une coordination des transports aux plus hauts échelons de la Commission européenne.
Photo 1: Elias Pöyry et Adina Válean
Les objectifs mondiaux de réduction des émissions nécessitent l'électrification et la digitalisation des transports. La digitalisation des usages doit se faire à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, l'UE a la possibilité de favoriser la croissance de nouvelles entreprises innovantes européennes en imposant des règles unifiées aux vastes marchés nationaux et en tirant parti de nouveaux outils de financement axés sur les futures innovations commerciales.
Le groupe de travail de l'UE sur la mobilité du futur, composé des 18 principales licornes et entreprises d'envergure européennes dans le domaine de la mobilité, plaide en faveur d'une réorientation de la politique des transports de la Commission vers des politiques ouvertes, axées sur le marché et à l'échelle de l'Europe. Ces politiques permettraient la mise en place d'un véritable marché unique pour les nouveaux modes de transport innovants, les technologies et les services de mobilité.
Actuellement, les services de mobilité et de transport sont fortement réglementés autour des technologies et des fournisseurs de services traditionnels, les réglementations variant d'un État membre de l'UE à l'autre. En outre, une part importante des services et des investissements est organisée par le secteur public au niveau local et au niveau des États membres.
M. Elias Pöyry déclare : "Nous devons ouvrir l'Europe à de nouvelles solutions de mobilité axées sur le marché, qui ne se contentent pas de combler les lacunes, mais qui concurrencent ouvertement les technologies et les services actuels dans un marché unique ouvert. Les citoyens européens cherchent à adopter de nouvelles technologies durables, rentables et user-friendly, pour bénéficier de nouveaux services issus d'une concurrence saine. Le nouveau règlement sur l'infrastructure des carburants alternatifs (AFIR) donne l'exemple d'une réglementation au niveau européen en établissant des conditions de concurrence équitables pour tous les acteurs."
L'UE prépare également une nouvelle initiative majeure de financement dans le prolongement du Fonds de relance. Ce financement public devrait jouer un rôle important dans les années à venir pour les innovations et les investissements au sein de l'UE. Il est essentiel que les mécanismes de financement deviennent plus simples, plus rapides à mettre en oeuvre et plus accessibles aux nouvelles entreprises et technologies disruptives.
M. Pöyry fait remarquer que "traditionnellement, les start-ups sont financées par des instruments d'innovation, et les opérateurs historiques par des subventions commerciales et infrastructurelles. Un meilleur équilibre est nécessaire pour permettre aux nouveaux arrivants d'évoluer commercialement."
M. Pöyry évoque la nécessité d'impliquer les citoyens pour instaurer un climat de confiance dans le nouvel écosystème de transport basé sur l'électricité verte plutôt que sur les combustibles fossiles.
Les 18 licornes et scale-ups européennes de la mobilité espèrent que leur proposition aidera le Parlement européen et la nouvelle Commission (issue des élections de juin 2024) à relever les défis de la réglementation, de l'accès au marché et de l'accès au financement.
Le projet appelle à :
- Une meilleure régulation et un meilleur accès au marché, permettant aux nouvelles innovations d'entrer plus tôt sur le marché et supprimant les barrières causées par les marchés réglementés locaux et nationaux, ainsi que l'accès des entreprises privées aux marchés "protégés".
- L'accès au financement pour les nouvelles entreprises innovantes afin qu'elles puissent entrer sur le marché unique et y développer leurs activités, favorisant ainsi la compétitivité européenne grâce à l'innovation et à l'évolutivité commerciale.
- L'engagement des citoyens et de la société civile, notamment en permettant aux consommateurs d'être traités comme des clients et en leur permettant de bénéficier directement des services numériques.
Pour commencer, le groupe d'experts propose de mettre en place une coordination de haut niveau pour les transports au sein de la Commission européenne, avec pour objectif de mieux aligner le service public sur les nouvelles technologies, l'innovation et les services commerciaux dans le cadre de l'élaboration de la politique des transports.
Lire la proposition ici (en anglais 🇬🇧)
La task force sur la mobilité du futur dans l'Union Européenne est composée de 18 entreprises européennes actives dans les secteurs de la mobilité partagée, de la recharge de véhicules électriques, des trains volants (train à sustentation magnétique), du rail, des autocars, du fret et de la mobilité aérienne. Ils se concentrent sur l'innovation et les technologies de pointe. Ces entreprises partagent l'objectif commun d'introduire de nouvelles solutions pour répondre à la demande croissante des consommateurs de rendre la mobilité plus durable, abordable et connectée.
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